Nous passons un tiers de notre vie à travailler. Et il peut arriver que notre relation avec notre occupation professionnelle devienne source de ruminations permanentes. Mais aussi que l’effort que nous devons fournir soit disproportionné : parce que la pression qu’on exerce sur nous, ou celle que l’on s’inflige, est trop forte et nous consume ( burn-out ). Ou à l’inverse, quand rien ne nous y attache, que l’ennui nous accompagne du matin au soir (bore out). La répétition de ces situations nourrit une fatigue durable qui nous affecte profondément.
Au travers de ce chapitre consacré à la relation entre fatigue et vie professionnelle, le livre ouvre certaines pistes de réflexion pour faire évoluer ce lien : comment réinventer des vraies pauses, perdre du temps pour en gagner ensuite, réinvestir ses valeurs, repenser ses relations, utiliser sa créativité pour retrouver de nouvelles motivations, apprendre à remettre l’imaginaire en corrélation avec le repos comme source d’énergie pendant la journée… briser des habitudes installées, en écoutant les signaux d’alerte que nous donne la fatigue.
Extrait du chapitre au cœur du burn-out :
» Vivre les huit, dix ou douze heures par jour qui nous lient à notre activité professionnelle comme une souffrance qui nous consume ( par exemple dans le cas de burn-out ) est une situation qui me semble appeler une réaction. En recommençant à entendre nos désirs, à écouter nos sensations, mais aussi à considérer nos propres intérêts, et non plus seulement ceux liés à notre activité professionnelle (qu’on soit salarié, entrepreneur, indépendant ou libéral), nous pouvons mettre une distance bénéfique, quand cela est nécessaire, entre nous et notre environnement de travail. Il devient alors possible de retrouver nos esprits et un corps moins douloureux, que ce soit au quotidien, mais aussi sur le long terme, en redonnant une nouvelle dynamique à notre vie sous tous ses aspects – car nous le savons tous, une existence ne se compartimente pas hermétiquement.
En prenant le temps de s’abandonner régulièrement au silence, nous pouvons reprendre notre souffle. Dans cette tranquillité retrouvée, l’imaginaire et la créativité, utiles dans tous les corps de métier, pourront réintégrer leur place naturelle. S’ouvrir à notre propre fatigue, l’écouter sous toutes ses formes, nous ouvre alors une nouvelle dimension, celle de nous économiser : c’est pourquoi il me paraît fondamental d’entendre les alertes que notre corps nous envoie quand nous n’en pouvons plus, et que même un week-end entier passé à ne rien faire ne dissipe pas la lassitude qui nous engloutit. Apprendre à se reposer pourrait revenir à se reposer de la fatigue, et aussi sur la fatigue. Prendre appui sur elle au quotidien. De cette parcimonie dans la gestion de nos efforts, de ces temps d’absence peuvent naître de grands bénéfices, un mot toujours bien accueilli dans le monde du travail.
De façon métaphorique, ce bénéfice pourrait apparaître dans tout l’espace blanc qui entoure un point noir dessiné au centre d’une feuille vierge. Cet espace à saisir représente la liberté qui nous est offerte et que nous négligeons parfois sans même nous en apercevoir. Quand nous nous oublions, nous restons, épuisés, comme emprisonnés dans les contours de ce tout petit point noir. Bien heureusement, rien n’est perdu. Nous pouvons recommencer à habiter la page entière, simplement en prenant le temps nécessaire de regarder les contours de ce point et l’espace qui s’en échappe pour réinvestir des moments qui n’appartiennent qu’à nous. »
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