par Léonard Anthony | Juin 7, 2017 | HYPNOSE MEDITATION
Frédérique Dumini, fondatrice et directrice générale de l’association Archimède — apprentissage de la nage, en particulier auprès de ceux qui ont peur de l’eau — m’a sollicité autour d’une idée qui lui est venue en observant certains de ses amis qui ont eu un Accident Vasculaire Cérébral (AVC), et qui ont gardé des séquelles allant de la raideur de certains membres, à la perte de sensations, jusqu’à l’hémiplégie.
Chacune de ces personnes sachant initialement parfaitement nager, elle souhaitait leur apporter une nouvelle expérience dans l’eau, milieu parfois devenu hostile depuis leur AVC, pour leur permettre d’y retrouver une aisance et une tranquillité, ce qui n’est pas toujours une chose simple pour ceux qui font face à cette situation. Je lui ai tout de suite fait part de mon intérêt et lui ai proposé d’associer Clément Meyer — ostéopathe.
Après quelques séances, où nous avons sollicité l’eau dans toutes ses dimensions par le biais de l’Auto-développement, et au vu des retours exprimés par ceux qui nous ont accordé leur confiance, nous avons eu l’idée d’élargir cette expérience à tous, personnes valides et handicapées à l’occasion d’une séance unique.
Avec Archimède, je serai enchanté de vous accueillir dans le cadre du mois extra-ordinaire du handicap, à la Piscine du stade Élisabeth — 11 avenue Paul Appel — Paris 14 – métro porte d’Orléans, le mardi 13 juin de 11h30 à 12h30 et de 12h30 à 13h30.
par Léonard Anthony | Mai 18, 2017 | HYPNOSE MEDITATION
Régis Dumas, président du 10e forum de la Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapies Brèves, a eu l’idée au sein d’un programme d’une très grande richesse, d’organiser une table ronde autour de l’héritage que nous a laissé François Roustang.
Pour cela il a réuni quelques-unes des personnes qui l’ont côtoyé et ont bénéficié de son enseignement. Ce fut pour nous tous un moment d’échanges et d’émotions, pour certains, la première fois que nous évoquions son souvenir en public depuis qu’il nous a quittés.
Un grand merci à Régis pour cette belle initiative. Un grand merci à Jean-Marc Benhaiem qui a modéré avec beaucoup de justesse cette table ronde et nos amis Gérard Salem, Marc Galy, Fabrice Midal, et Gaston Brosseau qui nous a rejoints à la dernière minute pour notre plaisir à tous.
10e forum de la Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapies Brèves – Hommage à François Roustang – Gaston Brosseau, Gérard Salem, Jean-Marc Benhaiem, Fabrice Midal, Léonard Anthony, Marc Galy.
par Léonard Anthony | Mar 16, 2017 | HYPNOSE MEDITATION
J’ai découvert, pendant mes études musicales, une œuvre magistrale qui a inspiré le nom que j’ai donné à cet article et à une pratique que j’ai initiée. La deuxième symphonie d’Henri Dutilleux, dénommée « Le Double », est une composition qui fait tout au long de son exécution, dialoguer, s’échapper et se rejoindre, un orchestre de chambre et un grand orchestre. L’auditeur se retrouve alors face à deux personnages qui agissent séparément ou de concert, pour lui livrer une musique unique. Mystérieuse et troublante, l’œuvre de Dutilleux s’est affirmée avec le temps, pour moi, comme une source d’inspiration qui transcende chacun des univers dans lesquels j’évolue.
À la demande du docteur Chabot – que je remercie encore une fois, pour toute la confiance qu’elle m’accorde – j’ai été amené à recevoir la jeune Milla (16 ans) qui présentait une boiterie importante depuis un an. Malgré une amélioration significative constatée après quelques rendez-vous, j’ai suggéré au docteur Chabot de la confier à Christophe Bourhis — kinésithérapeute et ostéopathe –, pour qu’il entreprenne un travail biomécanique, pour donner un second souffle aux progrès en cours. L’approche individuelle n’ayant pas suffi, j’ai proposé à Christophe Bourhis d’intervenir avec lui, de mettre en place cette pratique que nous cultivons maintenant avec d’autres praticiens : Le Double.
Les témoignages que partagent ici avec nous, la docteur Agnès Chabot (Rhumatologue – consultation privé et à l’Hôpital Lariboisière), Christophe Bourhis et la maman de la jeune Milla (16 ans), forment un ensemble intéressant qui se passent de commentaires.
Encore merci à tous d’avoir accepté de publier ces témoignages.
Léonard Anthony
Docteur Agnès Chabot
Rhumatologue
« J’ai rencontré Milla D en juillet 2016 ; elle souffrait à l’époque depuis des mois de son genou, et avait des douleurs et une gêne fonctionnelle très importantes.
On était frappé à l’examen par la discordance entre les symptômes et la modestie des anomalies de l’imagerie très complète. Une intervention avait même été proposée, qui ne me paraissait pas reposer sur des bases solides.
J’ai une formation de médecin 100% allopathique, c’est-à-dire que je ne prescris pas d’homéopathie ou de mésothérapie. On peut considérer que j’ai une approche purement cartésienne et scientifique. L’hypnose est aujourd’hui utilisée en rhumatologie, y compris au sein des hôpitaux, pour faire des gestes, par exemple (ponction, infiltration) ou pour traiter la douleur. J’ai eu l’occasion d’assister à des présentations sur le sujet, et il m’est apparu que Milla pourrait sans doute bénéficier de cette méthode.
Je suis très heureuse de voir que les quelques séances avec monsieur Anthony à qui je l’ai adressée ont permis de résoudre son problème ! »
Christophe Bourhis
Kinésithérapeute — Ostéopathe – Ergonome
« Depuis longtemps mes mains me parlent. Elles m’informent pour me dire si ce qu’elles perçoivent est souple, tendu, chaud, froid, mobile, raide… mais sur un autre plan, elles savent, si le patient m’a accepté, s’il m’a accordé sa confiance. La dextérité nécessaire à réaliser une manipulation n’est rien sans cette confiance totale, cette confiance « corps et âme ».
À sa confiance corporelle, il manquait l’autre dimension… indispensable à la guérison. « Le Double » nous a permis ainsi de redonner sa mobilité au genou de Milla, sa confiance en elle et à moi. »
Corinne D
maman de Milla
« Je suis allée voir Léonard Anthony au sis 185 rue de Grenelle à Paris 7e en août 2016, pour ma fille Milla âgée de 16 ans, à la suite d’une longue série d’examens médicaux et paramédicaux qu’il me semble important de rappeler :
SEPTEMBRE 21015
Au cours du mois de septembre 2015, je constate que ma fille Milla, 16 ans, commence à boiter en marchant.
Par ailleurs, elle ressent des douleurs au niveau du genou droit, qui se raidit de plus en plus, nécessitant une prise quotidienne de médicaments (3 au minimum) à base de paracétamol.
DÉCEMBRE 2015
Nous consultons un rhumatologue à Orléans, ville où nous résidons.
Après examen des radios et IRM effectuées, ce spécialiste pense qu’il peut s’agir d’une PLICA et nous conseille de prendre l’attache d’un chirurgien orthopédiste.
JANVIER 2016
Sur prescription médicale de notre médecin généraliste, j’emmène ma fille aux urgences de l’Hôpital d’Orléans, car ses douleurs au genou deviennent de plus en plus fréquentes et intenses (ressenties jusqu’ici le jour, elles apparaissent désormais également la nuit).
Je passe rapidement sur cet épisode des urgences qui nous a fait perdre du temps inutilement et duquel nous sommes sorties avec une ordonnance multipliant les médicaments à prendre (paracétamol, codéine et dextropropoxyphène, kétoprofène – AINS).
Le rendez-vous pris auprès du chirurgien orthopédiste se traduit par un diagnostic de syndrome rotulien et une prescription de 15 séances de kinésithérapie. La cause psychosomatique de la douleur est évoquée.
AVRIL 2016
Le genou restant bloqué, les douleurs persistant, nous retournons chez le chirurgien orthopédiste qui demande qu’une scintigraphie soit faite puis, au vu des résultats de cette scintigraphie, prescrit 15 nouvelles séances de kinésithérapie pour venir à bout d’une algodystrophie du genou. Les 15 nouvelles séances de kinésithérapie ne donnent aucun résultat et conduisent le kinésithérapeute à proposer au chirurgien orthopédiste la mise en œuvre d’une mobilisation sous anesthésie du genou de ma fille, proposition acceptée par le chirurgien.
JUILLET 2016
C’est en juillet 2016 que je décide de consulter, sur Paris, un autre rhumatologue en la personne du docteur Agnès CHABOT. Ce spécialiste préconise pour ma fille, avant toute mobilisation sous anesthésie et après avoir réussi à lui faire tendre presque quasiment le genou en position ventrale, quelques séances préalables d’hypnose considérant que le phénomène d’enraidissement et de douleur du genou est surtout lié à l’anxiété de ma fille.
AOUT 2016
A lieu alors la première consultation avec monsieur Léonard Anthony, qui intervient sous hypnose sur Milla.
Les bienfaits de cette première séance sont immédiats, ma fille ressentant, les jours suivants, un mieux-être moral et surtout n’ayant plus besoin de prendre aucun médicament pour soulager sa douleur, qui réapparaît parfois, mais beaucoup plus légèrement.
OCTOBRE 2016
Plus tard, après quelques rendez-vous avec monsieur Anthony, est prise une nouvelle date pour une nouvelle séance d’hypnose au cours de laquelle M. Bourhis, ostéopathe, pratique une première série de manipulations. À l’issue de cette seconde séance, l’on peut constater une atténuation significative du raidissement du genou.
DÉCEMBRE 2016
Deux autres séances combinées d’hypnose et d’ostéopathie permettent à ma fille de retrouver une quasi parfaite mobilité de sa jambe.
JUILLET 2017
Mila a retrouvé l’usage normal de son genou et a ainsi pu faire, début août, un circuit d’une semaine sans aucune difficulté !
Conclusion : le recours aux services de Léonard Anthony qui a associé monsieur Bourhis à sa démarche a permis à ma fille :
* de ne pas recourir à l’intervention chirurgicale envisagée,
* de se passer de toute prise de médicaments et ceci dès la première séance d’hypnose,
* de retrouver, au fil des séances combinées d’hypnose et d’ostéopathie, un mieux-être moral
L’approche de Léonard Anthonya su donner à ma fille la clef lui permettant de trouver les ressources pour lutter contre sa douleur au genou, dont la cause était probablement d’ordre psychosomatique, et de vivre sa vie d’adolescente plus sereinement. »
par Léonard Anthony | Fév 1, 2017 | HYPNOSE MEDITATION
Nous vivons pour la plupart d’entre nous dans une société de consommation qui a insidieusement détourné la phrase du philosophe rappelant que le désir est l’essence de l’homme. Nous submergeant chaque jour de suggestions en tout genre, pour nous amener à désirer toujours et encore plus — en grande partie au travers de tous nos écrans et bientôt d’une myriade d’objets connectés qui s’y rattachent — elle finit par carboniser cette chose qui circule entre les êtres désireux que nous sommes et l’objet de nos désirs sans cesse renouvelé. À force d’être sollicitée, excitée, avec une intensité qui dépasse ce qu’elle peut accepter, elle finit par devenir instable, se perdre, nous quitter. La recherche d’une jouissance permanente ne fait qu’annihiler le désir essentiel à nos vies, et ceci en particulier quand il en vient à ceux qui nourrissent nos relations les plus intimes.
Je ne ressens plus le moindre désir, je ne ressens plus rien… je n’ai plus de désirs… j’ai beaucoup moins de désirs… ces mots que nous avons tous entendus, et qu’il nous est peut-être même arrivé à un moment de notre vie de prononcer, ou du moins, de ressentir ce qu’ils portent en eux, a été le point de départ de ce livre.
Avec la plus grande simplicité, nous avons voulu offrir à ceux qui trouvent une résonance dans ces propos, une invitation, non pas à consommer une quelconque posture exotique, mais à inspirer ses désirs au travers d’une planche et parfois des mots qui les accompagnent. Si le choix des situations n’a rien à voir avec celles proposées dans l’unique chapitre dont traite le Kama Sutra dans sa version d’origine du 3e siècle, chacune des planches de ce livre s’inspire d’une partie de la philosophie qu’il porte en lui : nos désirs et les plaisirs qui s’y rattachent sont des biens trop précieux pour les laisser tomber dans les mains de nos seuls instincts, parfois malmenés par le monde qui nous entoure. Redevenir des êtres sensibles, inspirer nos désirs autrement que par la soumission à une consommation effrénée, nous rapproche d’une justesse qu’il appartient à chacun d’entre nous de saisir et d’explorer. Il n’y a pas de vérité à découvrir, ni d’absolu à atteindre, seulement de redevenir ce que nous sommes, des êtres en mouvement qui doivent réapprendre à ne rien faire un instant, pour se laisser inspirer, seul, mais aussi avec l’autre. Ce livre a pour principale ambition d’insuffler un nouvel élan à votre imaginaire, tout un monde au cœur de nos vies, au centre de notre humanité.
Votre Kama Sutra – Inspirez vos désirs
Par Corinne Bongrand & Léonard Anthony
Editions Pocket – Version numérique aux Editions Versilio
par Léonard Anthony | Juin 7, 2016 | HYPNOSE MEDITATION
Il y a quelques mois, il m’a été donné de vivre une aventure singulière dont, au premier abord, je me serais bien passé. Mais, comme toujours, il suffit de changer de perspective, pour s’apercevoir que notre vécu peut enfermer en son cœur une toute autre expérience : Une lueur d’espoir.
Un matin de mars, un peu avant 9 heures, je montai dans un métro bondé, dans lequel nous étions pour la plupart d’entre nous debout, serrés les uns contre les autres, comme c’est toujours le cas, le matin à cette heure. Mais ce jour-là, nous avons vécu une expérience inédite au dire du conducteur qui partagea avec nous cette aventure. La rame de tête, dans laquelle j’étais, commença à faire une série de bruits inhabituels qui n’eut de cesse de s’amplifier, avant que des étincelles s’échappent du dessous du wagon, suivies d’un dégagement de fumée. Le métro s’arrêta brutalement, les lumières s’éteignirent, et nous fûmes alors à la seule lueur des veilleuses de sécurité, portes et fenêtres fermées. Le silence s’installa, et la température se mit lentement à augmenter. Nous avions tous compris, sans se dire le moindre mot que cet arrêt n’allait pas durer quelques instants. Nous étions bloqués entre deux stations, à environ trois cents mètres de la station précédente, dans un wagon bondé, pratiquement sans aucune autre aération que les quelques petites fenêtres que nous avions pu ouvrir au bout d’une heure, une fois la fumée évacuée ; sans jamais avoir la moindre assistance en eau, sans aucune aide psychologique – imaginez la vie d’un claustrophobe, pour qui c’est déjà un effort considérable de monter dans un métro… –, et avec très peu d’informations, lesquelles se sont, au fil du temps, révélées à chaque fois contradictoires. Les agents de la RATP sur place ont fait de leur mieux pour traiter le problème. Ils ont reconnu avec une très grande simplicité leur impuissance à nous donner une information pertinente, et la moindre assistance, nous avouant que leur source n’était pas fiable et qu’ils n’avaient pas la moindre préparation pour gérer un tel incident. Cette situation déplaisante au possible allait durer trois heures, trois heures pendant lesquelles, je fus très heureux d’avoir les connaissances que j’ai pu acquérir toutes ces années durant pour gérer cette situation, trois heures pendant lesquelles j’ai pu observer la nature humaine dans ce qu’elle a de meilleur et de moins bon.
La première des choses que je pus constater, fut le calme étonnant qui régna pendant pratiquement toute la durée pendant laquelle nous étions coincés à bord du wagon. Les gens étaient, pour la plupart, rivés sur leur téléphone – pour ma part et pour nombre de mes voisins, l’Internet ne passait pas, nous étions réduits aux envois de sms –, appelant régulièrement leurs proches, certains envisageant même d’être victimes d’un attentat, tout en conservant la maîtrise totale de leurs moyens. Je pus observer sans surprise toute l’humanité de ceux qui avaient la chance d’être assis sur des sièges – sans parler des autres qui, métro bondé, continuèrent d’occuper les strapontins – et qui restèrent stoïques lorsqu’une femme les interpella à plusieurs reprises pour proposer une rotation. Au bout de deux heures, une femme céda aux incantations incessantes de cette dernière, mais ce fut la seule.
Si nous connaissons tous la générosité naturelle du Parisien, qu’il vaut mieux avoir en journal, pour reprendre la formule publicitaire bien connue, je dois souligner avoir été témoin de certains actes de générosité. Le premier fut toute l’attention dont put bénéficier une femme enceinte, et que tous acceptèrent de laisser entrer dans la cabine du chauffeur pour lui offrir un peu d’espace et d’air. Le deuxième fut un petit mouvement de masse pour déloger une personne assise sur un strapontin, afin de l’obliger à céder sa place à une personne qui, de toute évidence, souffrait de douleurs au dos à force de rester debout, sans se plaindre et sans bouger. Enfin, je pus prendre toute la mesure de notre instinct de survie, quand un homme décida après une heure d’attente qu’il n’était pas question pour lui d’être un mouton parmi les autres, et se mit à traverser tout le wagon en direction de la cabine du chauffeur, seul accès ouvert sur les rails du métro. Nous venions d’entendre un message recommandant à tous les passagers de ne pas forcer les portes pour descendre sur les voies, ce qui engendrerait des retards supplémentaires. Ce dernier, faisant fi de cette annonce s’avança d’un pas assuré à travers la foule, bousculant tout le monde sur son passage – tout en s’excusant poliment –jusqu’à atteindre la porte de la cabine. Tout le monde comprit son intention et il trouva trois personnes décidées à ne pas lui céder le pas. Dans un calme encore une fois surprenant – les uns et les autres mesurant parfaitement toutes les conséquences d’une escalade de violence dans les conditions dans lesquelles nous étions –, trois hommes lui firent comprendre avec une très grande fermeté qu’il ne pouvait pas descendre. L’homme, devant la détermination de ses opposants, se ravisa et avala son humiliation.
Au-delà de cette anecdote, je pus observer l’autorégulation émotionnelle qui s’opéra parmi nous. Dès qu’une personne se sentait prise d’un peu d’angoisse, elle trouvait parfois quelqu’un plus ou moins loin d’elle prêt à la soulager, souvent par le biais de la plaisanterie. Dans deux cas distincts, j’eus à intervenir auprès de deux femmes, dont l’appel silencieux ne trouva pas de réponse. Je me souvins alors du conseil que me donna un de mes amis proches, François Roustang, dans le cadre d’une supervision, et qui m’invita à improviser en silence, dans la plus grande présence. Son conseil fut sans appel. Il suffit d’un regard échangé, d’un sourire prononcé, dans un cas, à plusieurs mètres de distance, et cela pendant toute la durée nécessaire, pour que leur angoisse respective cesse. De cet échange, et de la présence offerte, naquit pour l’autre la possibilité de se libérer, de revenir à elle, de se sentir vivante à nouveau, et quitter l’emprise d’une angoisse grandissante, devenue le fruit d’une fin malheureuse déjà à moitié vécue.
Je compris au travers de cette expérience, à quel point nous avons tous en nous la possibilité d’être à l’écoute de l’autre, en particulier dans des conditions aussi génératrices de stress. Mais comme je le décris plus haut, l’écoute et l’échange qui en naissent, ne se limitent pas à la parole. L’importance de la communication hors langage – qui va au-delà de l’observation faite par certains thérapeutes, quant aux gestes, tic d’élocutions, T.O.C… propres au patient assis en face ou devant eux – s’étend à la possibilité de dialoguer au travers de la force de la présence, de l’ouverture du regard, du geste qui naît entre deux individus ouverts l’un à l’autre. Le règne sans partage de la rationalité qui obsède notre temps, et qui, à bien des égards nous est indispensable, ne doit pas nous dissocier de ce qui fait de nous des vivants.
A la fin des années quatre-vingt-dix, Vin Cerf, l’un des pères fondateurs de l’Internet, disait, à une époque où on cherchait parfois longtemps une connexion Internet, que la question à l’avenir ne serait plus de savoir quand on serait connecté au réseau, mais plutôt quand on en serait déconnecté. Aujourd’hui, nous ne pouvons que lui donner raison, et pour cela il suffit de nous observer les uns les autres. Nous ne savons plus vivre sans nos téléphones portables, les objets connectés sont sur le point d’envahir notre quotidien, et demain, certains d’entre nous opteront sans aucun doute pour un implant bionique, afin d’être toujours en ligne et de ne plus jamais tomber en panne de batterie. Cependant, cet expérience m’a rappelé que si la vision de Vin Cerf s’est révélée exacte, il n’en demeure pas moins que le véritable enjeu du siècle qui s’ouvre, sera, non pas de savoir si nous serons capables de nous déconnecter de tous nos réseaux sociaux et applications, mais de nous reconnecter à notre humanité. De nous reconnecter à ce qui fait de nous des êtres sensibles, en allant puiser dans nos instincts, en faisant confiance à notre intuition, en utilisant notre capacité à sentir les choses plutôt que de chercher à les analyser, particulièrement quand cela n’a pas lieu d’être. Renoncer à tout cela, caché derrière ce simulacre d’amitié universelle, où les amis des amis sont tout sauf nos amis, ou les affinités communes ne servent pas à construire des relations, revient en quelque sorte à renoncer à la vie, enfermé dans un monde sans saveur, pris dans un réservoir de souffrance prêt à tout moment à se déverser en nous.
Cette histoire illustre l’équilibre fragile du monde dans lequel nous sommes amenés à nous mouvoir chaque jour et les comportements qui en découlent. Ce n’était certainement pas mieux avant, bien au contraire. Le XXIème siècle, et la mondialisation tant décriée, portent aussi en leur sein le croisement de savoirs qui se sont longtemps opposés, et qui trouvent enfin le moyen de se compléter pour nous offrir une vision plus en lien avec ce qui fait de nous des êtres humains. Il ne s’agit pas de réfuter le monde, de s’abstraire des avancées technologiques, de se retirer de tout, à la recherche du rien. Toute résistance étant futile, il s’agit plutôt d’écrire le contrepoint d’un sujet que souvent la société dans laquelle nous vivons nous impose en toute impunité, pour vivre sa vie, en lien avec soi, en lien avec les autres…, mais tout autrement.
par Léonard Anthony | Mai 26, 2016 | HYPNOSE MEDITATION
Cet arbre, tranquillement installé au milieu de l’eau, caressé par une brise légère, pousse seul entre deux presqu’îles, les racines recouvertes d’eau de mer, là où on ne l’attend pas, improbable, inattendu…. Le soir, le soleil se couche derrière lui, laissant apparaître une belle lumière rougeoyante au travers de ses feuilles, légèrement translucides. Aux yeux de certains, cet arbre peut apparaître comme une bizarrerie de la nature, à d’autres, comme un véritable symbole de la vie, et de sa capacité à laisser émerger ses fruits n’importe où, en particulier là où ils ne devraient pas.
Parfois notre instinct nous amène à prendre des décisions que la raison ne peut comprendre, mais qui s’imposent à nous. Elles peuvent paraître absurdes, incongrues, inadaptées à notre environnement immédiat, « Et pourtant, elles poussent ! » aurait pu dire Galilée. Elles surgissent du fond de notre vivant, renversent nos habitudes, ouvrent des perspectives jusqu’alors jugées impossibles. L’hypnose, entre autres, nous offre cette possibilité, et « la force du thérapeute qui s’exerce alors sur le thérapisant » – pour reprendre les mots de François Roustang – en est son révélateur, tout comme l’argent agit sur une photo comme le catalyseur de la transformation.
De là, tout se révèle, la lumière, les contrastes, les perspectives … et naît la possibilité. La possibilité d’entrer dans un nouveau rapport au monde, dans un nouveau rapport à notre ressenti, à tout ce qui nous arrive, à tout ce que nous vivons chaque jour. Notre existence raisonne alors au travers de notre corps, et se lit aussi bien dans l’intensité de notre regard, que dans celle de notre présence. Étrangement, la question de la légitimité, de la valeur de nos actes et de nos pensées ne se pose plus. Tout ce qui sort de ce mouvement, s’impose en tant que tel. Tout comme cet arbre, on se retrouve à exister, simplement, parfois même, là où on ne nous attend pas, et le reste n’a que peu d’importance.
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