Goodbye Fatigue ! Ne plus subir sa fatigue ni celle des autres (nouvelle édition).

Goodbye Fatigue ! Ne plus subir sa fatigue ni celle des autres (nouvelle édition).

leonard-anthony

Bonjour à tous,

La fatigue fait partie intégrante de nos vies, mais que se passe-t-il si nous décidons de ne plus subir cette fatigue ni celle des autres ? La réponse est dans Goodbye Fatigue ! Ne plus subir sa fatigue ni celle des autres.

J’ai le plaisir de vous annoncer la sortie de la version Poche actualisée (Éditions Points) de mon livre Goodbye Fatigue, enrichie d’un cahier d’exercices. L’objectif de cet ouvrage reste inchangé : aider chacun à comprendre et à apprivoiser sa fatigue pour la transformer en une ressource, plutôt qu’en obstacle.

Dans cette nouvelle édition, j’ai poussé ma réflexion pour vous offrir d’autres perspectives et des outils pratiques à utiliser au quotidien. Goodbye Fatigue est conçu comme un guide qui incite à repenser notre rapport à la fatigue — qu’elle soit physique, émotionnelle ou même liée à l’influence des autres. La fatigue, loin d’être seulement un fardeau, peut devenir un véritable signal, un appel à l’écoute de soi, si on sait comment la lire, l’accompagner et la transformer.

Cette version actualisée est une invitation à pratiquer régulièrement une démarche Goodbye Fatigue pour créer une réelle différence dans notre quotidien. Une approche immersive qui permettra à chacun de comprendre et d’agir pour retrouver un nouvel élan.

Goodbye Fatigue est aussi un voyage vers une vie où la fatigue cesse d’être une lutte pour devenir une conversation avec soi-même. J’espère que cette édition vous inspirera autant que j’ai pris plaisir à la rédiger.

Goodbye Fatigue ! Ne plus subir sa fatigue ni celle des autres. est disponible en librairie, chez les revendeurs en ligne, en livre papier et électronique.
Un immense merci pour votre fidélité et pour l’intérêt que vous portez à la réflexion que je mène sur ces sujets qui me tiennent à cœur depuis tant d’années.

Chaleureusement,
Léonard




Goodbye fatigue ! Ne plus subir sa fatigue et celle des autres Goodbye fatigue l'art de ne plus subir sa fatigue et celle des autres

Présentation de l’éditeur :

Fatigué d’être fatigué ?
Le manuel indispensable pour retrouver un nouveau souffle !

Charge mentale, écrans omniprésents, routine pesante, injonctions perpétuelles à la performance et au bonheur : face à tout cela, nos épaules s’affaissent et notre esprit s’affole. Nous cumulons une dette de fatigue qui ne cesse de croître.
Comment faire pour ne plus subir notre fatigue et celle des autres ? En s’appuyant sur sa pratique de l’hypnose, du yoga nidra, de la méditation, et ses échanges avec une multitude de personnes épuisées, Léonard Anthony a identifié 9 grandes sources de fatigue auxquelles nous pouvons tous être sujets au quotidien. Il nous livre ici les clés pour nous en libérer : des solutions simples et concrètes afin de retrouver de l’énergie et jouir d’une liberté nouvelle !

Goodbye Fatigue ! Ne plus subir sa fatigue ni celle des autres.
Editions Points (Poche) – Prix : 8.95 € TTC

Pour commander en ligne Goodbye Fatigue ! Ne plus subir sa fatigue ni celle des autres :

Amazon.fr Goodbye Fatigue ! Ne plus subir sa fatigue et celle des autres. Cultura.com Goodbye Fatigue ! Ne plus subir sa fatigue et celle des autres. FNAC.com Goodbye Fatigue ! Ne plus subir sa fatigue et celle des autres.  Place des Libraires - Goodbye Fatigue ! Ne plus subir sa fatigue et celle des autres. KOBO.COM - Goodbye Fatigue ! Ne plus subir sa fatigue et celle des autres. books.apple.com - Goodbye Fatigue ! L'art de ne plus subir sa fatigue et celle des autres.
Atelier / Conférence  en librairie

Atelier / Conférence en librairie

ATELIER / CONFÉRENCELibrairie Points CommunsMercredi 29 novembre à 20h00

Je serais ravi de vous retrouver mercredi 29 novembre à la Librairie Points Communs. Lors de cet atelier-conférence, je vous proposerai des pistes pour repérer les sources de fatigue qui épuisent notre quotidien.
Je vous suggérerai aussi des solutions adaptées pour mettre un terme à leur emprise.

En m’appuyant sur ma pratique de l’hypnose écologique et du yoga nidra, je vous proposerai aussi d’explorer quelques pratiques pour :
· Mieux gérer et accepter vos émotions sans qu’elles vous dominent.
· Mettre à distance les ruminations qui tournent en boucle et écourtent vos nuits.
· Vous remettre en relation avec le vivant pour mieux évacuer la fatigue.
· Renouer avec la bonne fatigue pour vous libérer de la mauvaise.
· Choisir vos batailles et résister à la spirale des mauvaises nouvelles.


Mercredi 29 Novembre 2023 – Librairie Points Communs (Plan)
30 Rue Georges Lebigot,
94800 Villejuif
(Ligne 7 / Villejuif Paul Vaillant Couturier)

Un grand merci à Nathalie Brossaud et à toute son équipe pour leur accueil.
Un service de boissons sera proposé à l’issue de cette rencontre pour que nous puissions prolonger cet échange en toute convivialité.

Amitiés,
Léonard Anthony

Sinfonia attentionnelle

Sinfonia attentionnelle

Ma réflexion sur la « fatigue » m’a amené naturellement à cheminer vers d’autres sujets. Comme dans une forêt de synapses, des thématiques en apparence autonomes brillent par leur interdépendance – leur connectivité intrinsèque. Elles se manifestent non pas par leur individualité, mais par le lien qui les tient, les unes et les autres ensemble. L’un de ces sujets, objet de ce court texte, est notre capacité à être attentif.

J’étudie depuis plusieurs années comment cette faculté interagit avec notre fatigue, comment elle entre en relation avec notre entourage – notre écosystème – mais aussi notre monde intérieur, celui constitué par nos émotions, nos sens… Si une grande partie de mon temps consacré à l’examen de ce sujet est attribuée à la lecture d’ouvrages et d’études spécialisées, il m’arrive également d’observer le fonctionnement de notre attention. Celle d’une personne autour de moi. Comment, par exemple, son attention peut se laisser capter ou au contraire distraire. Parfois, l’individu, objet de cette inspection, s’avère être une sorte de double, un Moi que je scrute comme un curieux, a posteriori d’un évènement ou un instant donné, en son cœur, dans une forme « d’attention ouverte » ou méta-attention.

Il n’y a pas très longtemps, à l’occasion d’un concert auquel j’ai assisté, me sont venues une réflexion et quelques observations que je partage librement ici avec vous. Mais avant de commencer, il me semble utile, en quelques mots, pour préciser le contexte de cette « méditation », d’en dire un peu plus sur l’épisode en question.

J’ai eu le privilège tout au long de ma vie d’écouter de nombreux concerts à travers le monde. D’entendre dans tous les registres musicaux des artistes qui ont soit marqué des générations d’auditeurs, soit peut-être l’histoire de la musique en tant que telle – ce qui est évidemment plus rare. Ces derniers jours, un de ces concerts mythiques (qui n’aura malheureusement pas retenu l’attention des chaînes d’information continue) eut lieu dans un des temples de la musique parisienne : la Philharmonie de Paris.

Y fut donnée parmi d’autres œuvres, pour la première fois en France – la formule consacrée est « création française » –, la Sinfonia concertante pour orgue et orchestre à vent du chef d’orchestre et compositeur Finlandais Esa-Pekka Salonen.

Si le chef d’orchestre, parmi les plus en vue de la scène musicale internationale, n’est plus à présenter auprès des mélomanes et même du grand public (souvenez-vous, la publicité pour l’étonnante application iPad qu’il a conçue), le compositeur, lui, mérite qu’on s’attarde véritablement sur son travail. L’occasion pour moi, de m’interroger sur une expérience musico-attentionnelle unique vécue ce soir-là.

L’écoute d’une pièce orchestrale assez longue – dans le cas présent, trente minutes – demande une concentration importante. Et il n’est pas rare, dans de telles conditions, d’observer son attention quitter l’objet de sa concentration présente, pour se laisser piéger par ses spirales ruminantes du moment. La musique, aussi admirable ou captivante soit-elle, rencontre parfois des difficultés à résister aux tumultes de nos vies, que leurs fondements soient ou non justifiés. La musique devient alors, le temps d’un instant, un terreau infertile dans lequel s’immiscent tel un vers, des visions fugitives.

Cette réalité, non voulue, est malheureusement le quotidien de nombreux mélomanes, à commencer par le mien… sauf… sauf quand un moment de grâce, une musique unique, s’offrent à nous, nous saisissent esprit et corps à l’unisson.

L’écoute, ce jour-là, de cette œuvre d’Esa-Pekka Salonen à la Philharmonie de Paris m’a invité, sans le moindre doute, à rejoindre cette disposition attentionnelle.

J’étais venu à ce concert curieux et presque réticent – orgue et orchestre ne font pas toujours bon ménage – en me rassurant avec le reste du programme (Stravinsky, hommage à Debussy, symphonie de Sibelius). En sortant de la salle, je n’avais aucun doute. Pour moi, l’œuvre la plus importante jouée ce soir-là fut celle de M. Salonen. De toutes celles données, ce fut la seule qui tint mon attention de manière quasi ininterrompue.

Sans entrer dans une analyse approfondie de la Sinfonia, il me semble que son caractère « captivant » prend appui sur le talent du compositeur à nous offrir une musique qui se déploie dans la durée, de plusieurs façons, par la superposition de multiples perspectives créatives. Pour en citer deux, je dirais que la première d’entre elles est probablement liée à la posture d’un instrument singulier, l’orgue, qui ne cesse de se métamorphoser en changeant de position. Tantôt inscrit dans un dialogue avec l’orchestre – comme dans une « cadence », il se déplace pour en faire partie intégrante, unifié à la masse orchestrale. L’extrayant de cette position, le compositeur lui propose une autre dimension pour le situer dans un rapport similaire ou parfois différencié avec les instruments à vent. De ces progressions de Timbres, espace, mouvement, pour reprendre la formule d’Henri Dutilleux, apparaît une assise unique pour notre attention. Elle ne cesse à chaque coup de « fatigue » de rebondir sur une nouvelle échappée offerte par l’orchestration et le discours musical en perpétuelle évolution.

La seconde perspective, me semble-t-il, tient en la capacité du compositeur à nous proposer un voyage au travers d’un ensemble de genres musicaux.

Tout comme pour la maîtrise de l’orchestration, il est fort à parier que son expérience de chef d’orchestre, familier avec un grand nombre d’œuvres musicales du répertoire classique et contemporain, n’y est pas pour rien.

M. Salonen nous donne en effet l’impression d’avoir absorbé toute la musique de l’Occident pour nous la restituer dans sa propre création, sans artifice, sans aucune « médiocre » géométrie structurelle : emprunts, références cachées, clins d’œil sont absents d’un bout à l’autre de la Sinfonia. Si des souvenirs auditifs nous viennent, ils émergent avec subtilité d’une musique écrite de bout en bout de façon cohérente, limpide, dans un développement d’une évidence troublante. L’œuvre navigue au travers de nombreux genres et langages de l’histoire occidentale : musique médiévale, contemporaine ; plain-chant, polyphonie, riffs, expression rythmique, modalité, coloration tonale… Tout ce qui définit le discours musical du dernier millénaire sert l’art de M. Salonen, en premier lieu, pour notre plus grand plaisir et pour maintenir au passage en haleine notre attention, toujours assoiffée. L’interdépendance de ces deux valeurs ouvre un passionnant débat à explorer par ailleurs.

Si je devais pousser d’un quark ma réflexion, au-delà de la qualité intrinsèque de l’œuvre et sa faculté à me tenir à en état d’éveil attentif, me vient à l’esprit une autre dimension qui a certainement dû interagir avec la musique pour augmenter ma capacité attentionnelle du moment.

Il y a bien longtemps, j’ai accompagné la liturgie religieuse. Pendant ces années passées perché au quasi-sommet de la cathédrale, adossé aux tuyaux de l’orgue, je fis une expérience singulière. Je découvris que l’orgue joue autant de l’instrumentiste qu’il joue de lui – l’instrumentiste et l’instrument devenant tantôt l’un et l’autre le maître et le serviteur, le lien subtil entre les deux conviant une métamorphose discontinue. Cette constatation m’a permis de prolonger ma réflexion vis-à-vis d’une forme d’attention distincte, quand, pris par surprise, ne sachant plus qui joue de l’autre, je me suis retrouvé dans un état où elle s’ouvre, devient diffuse, sostenuto.

À force de l’avoir invitée dans ma vie, à l’orgue, dans la nature ou ailleurs, il me semble que cette attention ouverte s’immisce de façon autonome dans mon quotidien, sans même avoir besoin d’être convoquée. Il est probable que je me suis laissé prendre ce soir-là dans son confort. J’ai pu entrer (ou me maintenir) dans cette expérience musico-attentionnelle avec une assise idéale. Tout comme le fait M. Salonen à la fin de son œuvre, qui se ferme sur un accord qui s’éteint librement dans un pianissimo, j’encourage le lecteur à explorer dans un chuchotement intérieur cette dimension. Disposition qu’il pourra promener dans son quotidien, en concert ou ailleurs, pour factoriser le bénéfice d’une expérience vécue ou donner une assise solide à une décision prise dans la multiplicité des perspectives offertes par l’existence.

En apprenant à se laisser baigner dans cet état, diffusé par la divinité nommée Hypnos par Ovide dans ses Métamorphoses, à l’occasion d’une écoute musicale comme celle de la Sinfonia, notre attention s’ouvre de façon singulière, naturelle, disponible, dans une temporalité distincte. Si le bénéfice pour l’écoute musicale n’est plus à prouver, l’expérience renouvelée d’une écoute musicale vivante dans cet état d’attention sostenuto nous permettra d’en tirer un autre avantage[1]. Comme l’instrumentiste qui répète son geste pour le maîtriser, le convoquer sans effort dans toutes les œuvres qu’il est amené à jouer, celui qui réitère cette forme d’audition pourra en faire une faculté inhérente, intrinsèque à sa condition humaine. Se dessinera alors en lui une capacité à se laisser glisser dans des configurations attentionnelles comparables dans tous les registres de la vie, par une simple transposition, altérée, au sens musical du terme.


[1] Pour poursuivre : On ne choisit pas de naître. On décide de vivre, chapitre Perspective / Chaos / Éveil, Overjoy, 2023.
Photo : Esa-Pekka Salonen – Crédit – EPS Benjamin Ealovega

On ne choisit pas de naître. On décide de vivre. Le mot de l’auteur.

On ne choisit pas de naître. On décide de vivre. Le mot de l’auteur.

leonard-anthony

Bonjour à tous,

Je suis heureux de vous annoncer la publication de mon nouveau livre, On ne choisit pas de naître. On décide de vivre.

Le livre est disponible en librairie et sur Internet aux formats papier, ebook et livre audio (AmazonCulturaDecitreFnac…). Vous pouvez commander un exemplaire dédicacé directement sur mon site en cliquant ici.

Depuis le début de la pandémie, un grand nombre de personnes m’ont fait part de l’émergence d’un mal-être dans leur vie : une difficulté à remettre du mouvement dans leur existence ; l’impression d’avoir les pieds englués dans du béton, d’être incapable d’avancer, de prendre la moindre décision.

La plupart d’entre eux exprime par ailleurs un manque de confiance en eux-mêmes, face à un monde, en apparence, de plus en plus « chaotique ». En les écoutant me décrire leurs plaintes et les sources sous-jacentes, j’ai remarqué qu’un ensemble de thématiques se dégageait de leur propos. Comme les branches d’un arbre enraciné dans une humanité fragile.

Pendant le premier confinement 2020 et durant les années qui se sont écoulées depuis, j’ai scruté chacun de ces sujets qui ont émergé pour en identifier les fondements et en saisir les conséquences. Je me suis appuyé entre autres sur Albert Camus, Jésus, Nietzsche, les Rolling Stones, Elton John, Keith Jarrett, mais aussi sur des travaux scientifiques, philosophiques, littéraires, musicaux et poétiques… sans hésiter à faire dialoguer ces domaines, souvent cloisonnés. Pour accorder une justesse à ma réflexion, il m’a fallu aussi creuser ma propre intériorité ; aller observer avec humilité et une pointe d’humour ce qui, à certains moments de mon cheminement, m’avait amené également à ressentir cette absence d’élan. On ne choisit pas de naître. On décide de vivre est probablement mon livre le plus personnel, le plus intime.

L’ensemble de la vie sur terre, tout comme dans le reste de l’univers, est sans cesse en mouvement, toujours dynamique. Ce livre n’est rien d’autre qu’une invitation à renouer avec ces fondements de l’existence.

À l’image des feuilles de thé qui se déploient dans une tasse d’eau frémissante, j’ai voulu qu’il soit une source d’inspiration ouverte. Libre à chacun de le laisser infuser dans sa vie, comme il le souhaite, sans effort de volonté.

Un immense merci pour votre fidélité et pour l’intérêt que vous portez à la réflexion que je mène sur ces sujets qui me tiennent à cœur depuis tant d’années.


Présentation de l’éditeur :

On ne choisit pas de naître. On décide de vivre.


 » Ma vie me file entre les doigts… »
 » Plus rien n’a de sens… « 
 » J’ai l’impression d’être figé… « 

Sous cent formes différentes, Léonard Anthony a entendu ces expressions de tourment. Pour celui qui s’enlise dans ces ressentis se pose alors la question de comment s’en libérer, se remettre en mouvement.

À travers sept thèmes qui reviennent régulièrement au cœur des plaintes qui lui sont confiées (Jugement, Envie, Gravité, Temps, Perspective, Chaos, Éveil), l’auteur propose une invitation à la liberté. Ses déambulations interrogent la science, la philosophie, la spiritualité et une certaine conception de l’hypnose. Pour que décider de vivre ne soit plus une simple possibilité, mais une aventure du corps et de l’esprit, un choix qui s’incarne chaque jour, tout au long de la vie.

Format broché – 160 pages – 13.90 € TTC
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Pour commander en ligne le livre :

Amazon.fr On ne choisit pas de naître. On décide de Vivre. Cultura.com On ne choisit pas de naître. On décide de Vivre. FNAC.com On ne choisit pas de naître. On décide de Vivre.  Place des Libraires - On ne choisit pas de naître. On décide de Vivre. KOBO.COM - On ne choisit pas de naître. On décide de Vivre. books.apple.com - On ne choisit pas de naître. On décide de Vivre.
Voyage au cœur d’une insomnie

Voyage au cœur d’une insomnie

Il y a des insomnies usantes et d’autres, fascinantes. Celle qui s’est invitée cette nuit m’a sorti du pays des Cimmériens avec une nonchalance telle qu’il m’est difficile de lâcher le moindre râle. Aucun demi-sommeil possible. Éveillé par le chant des vagues venues se déchirer sur un rivage, mélodie puissante et régulière, je me retrouve poussé à chaque battement d’un métronome océanique hors des rêves. Mais, aussitôt qu’un réveil semble pointer son nez, sous le poids opaque de la nuit, je subis une mélodie à contretemps me repoussant vers Morphée. Un air cyclique, celui d’un train de marchandises d’un autre temps qui court sur les rails disposés tout le long de la grève, donne de la lourdeur à mes paupières.

Comme pour celui qui sait lire une fugue, qui voit succéder à la beauté de la musique la magie de la structure déployée avec une troublante constance, j’entends et visualise la polytonalité d’un ensemble vague-train, tout en me lassant de me laisser traîner au fond d’un lit trop confortable.

S’invite à ma grande non-surprise une pensée ou plutôt, devrais-je dire, un flot de pensées. Comme tant de réminiscences vécues à l’instant, je revis, par paquets, des souvenirs d’enfant, d’adolescent, d’adulte. Des bons et indéniablement des moins bons. Des matchs de hand-ball amateur glorieux, ma première audition de jazz, épouvantable trace d’un échec cuisant… Comme pris dans un polyèdre, forme géométrique multidimensionnel, je me retrouve à circuler au cœur de ma mémoire, à rebondir d’un souvenir à l’autre avec une vivacité troublante. Avec une clarté telle que j’en arrive à m’interroger. Suis-je en train de rêver, de repenser des souvenirs, de vivre ces mémoires ?

La dernière formulation – de vivre ces mémoires – met une pause à ma partie de flipper mentale. L’étonnant réalisme avec lequel je vis chacune de ces scènes me sonde. Suis-je en train de rappeler un souvenir, ou de vivre une page de ma mémoire ? Le passé se réalise toujours à partir du présent. Passé que de toute évidence j’altère régulièrement, réécrivant le passage du grimoire qui servira de base à ma prochaine visite. Il faut entendre le verbe conjugué « altère » (altérer) en référence à un de ses emplois dans un contexte musical : qui altère une note de façon accidentelle sur une mesure ; en d’autres termes, un temps. Mais si cette altération soudaine ne dure que le temps d’une mesure, elle n’en est pas pour autant sans importance. Elle créera un temps à part dans une phrase musicale. La rendant singulière, lui offrant un instant neuf pour l’oreille. L’altération d’un souvenir au cœur d’une visite, d’un moment présent, lui donnera une nouvelle réalité qui servira de base à un autre présent.

Du fond d’un sommeil endolori, cerné de toutes parts par un passé dans le présent qui perd un peu la boule, me vient une ultime question. Quelle véracité accorder à un passé qui se recompose au présent ? Mon passé par ailleurs n’existe pour moi qu’au présent, qu’à partir de chacun de mes rendez-vous avec lui, jamais choisis, toujours impromptus. Il n’a aucune matérialité en dehors de ce contexte où il répond sans cesse présent. Dans une diamétrale opposée, la question trouve une résonance naturelle. Le futur se propulse du présent. Le futur s’éprouve qu’à l’intérieur du présent (j’exclus évidemment toutes les constructions proposées par la nouvelle physique qui pose la question de la définition même du temps tel que je l’évoque ici). Donc si, avec un brin de radicalité, j’en arrive à constater que mon passé n’existe pas vraiment hors du contexte, qu’il en est de même pour le futur… que reste-t-il de la formule à la mode « vivre l’instant présent », puisque de toute évidence mon passé s’y situe et s’y altère de façon vivante et que mon futur en jaillit ?

Le soleil pointe à l’horizon. Une chose m’apparaît comme une évidence. À chaque vague qui s’échoue s’adosse un mouvement de repli. L’océan se retire après avoir crié. Le choc est brutal. Le retrait est libératoire, calme, silencieux. Il est temps que je me lève. Je reviendrai un jour à cette grappe de questions qui indéniablement frappera à ma porte dans un avenir plus ou moins proche. Comme toujours, je répondrai présent – à l’instant donné.